Jugez plutôt. Avec un saut à 2,43 m, réalisé en septembre dernier à Bruxelles, Mutaz Essa Barshim occupe la deuxième place au bilan mondial de tous les temps. Bohdan Bondarenko, auteur d’une performance à 2,42 m en juin 2014 à New York, y est installé au troisième rang. Le premier a déjà effacé à cinq reprises une barre placée à 2,40 m ou plus. Le second a fait mieux encore, avec sept sauts égaux ou supérieurs à cette hauteur. Leur face-à-face au Stade de France, pour l’édition 2015 du MEETING AREVA, s’annonce comme l’un des événements de la soirée. Mais une bonne nouvelle vient d’être confirmée aux organisateurs et elle pourrait perturber le profil d’un concours que l’on imagine peut-être trop rapidement sous la forme d’un duel : le russe Ivan Ukhov, champion Olympique en 2012 et détenteur d’un record à 2.42m, viendra lui aussi se joindre aux débats. Un concours très attendu donc, au même titre que la prestation de Renaud Lavillenie à la perche et, bien sûr, la présence d’Usain Bolt sur 100 m.
Dix choses indispensables à savoir sur Mutaz Essa Barshim et Bohdan Bondarenko
· Originaire de Kharkiv, en Ukraine, Bohdan Bondarenko a débuté l’athlétisme par le saut en hauteur, mais il a attendu l’âge de 13 ans avant de s’y essayer. Plus jeune, il vouait une passion à… la danse folklorique. Né et élevé à Doha, au Qatar, Mutaz Essa Barshim a commencé l’athlétisme par la marche, la discipline de son père. Il s’est ensuite tourné vers le demi-fond avant de tenter sa chance dans les sauts, longueur, triple et hauteur.
- Mutaz Essa Barshim aura tout juste 24 ans, le 4 juillet prochain, jour de l’étape parisienne. Il les aura fêtés le 24 juin. Bohdan Bondarenko célébrera ses 26 ans le dernier jour des championnats du monde à Pékin, dimanche 30 août 2015.
- Les deux rivaux appartiennent à la catégorie des sauteurs fins et élancés. Mutaz Essa Barshim, le plus léger, avoue 1,88 m pour 68/69 kg. Bohdan Bondarenko mesure 1,97 m et pèse 77 kg.
- Mutaz Essa Barshim et Bohdan Bondarenko n’ont encore jamais participé au MEETING AREVA. L’édition 2015 leur offrira l’opportunité de découvrir le Stade de France.
- L’Ukrainien est entraîné par son père, Viktor, un ancien décathlonien à 7500 points, détenteur d’un record à la hauteur à 2,16 m. Le Qatarien se prépare, entre Doha, la Suède et la Pologne, avec le coach polonais Stanislaw Szczyrba.
- Mutaz Essa Barshim et Bohdan Bondarenko se sont rencontrés dix-sept fois en compétition officielle. Avant la réunion de Shanghai, ce dimanche, ils en étaient à une égalité parfaite, huit victoires pour chacun. Aujourd’hui, avantage Barshim puisqu’il remporte le concours du meeting de l’IAAF Diamond League avec un saut à 2.38m devant ….Bondarenko qui se « contente » de 2.32m.
- Le Qatarien et l’Ukrainien se sont succédés au palmarès des championnats du monde juniors. Bohdan Bondarenko l’a emporté en 2008, Mutaz Essa Barshim l’a imité deux ans plus tard.
- Pour Javier Sotomayor, les deux athlètes sont désormais de taille à battre son record du monde. Le Cubain estime que Mutaz Essa Barshim possède « la meilleure technique », mais Bohdan Bondarenko compense par « une plus grande vitesse d’élan et d’impulsion. » Selon lui, l’un et l’autre possèdent aujourd’hui « le mental pour réussir » à la surpasser, mais il accorde sur ce plan un léger avantage à l’Ukrainien, « plus audacieux, capable de prendre tous les risques. »
- En juillet 2013, au Meeting de Londres, Bohdan Bondarenko a demandé aux juges du concours de placer la barre à 2,47 m, soit deux centimètres de plus que le record du monde. Un choix qui a surpris. Il s’en est expliqué à l’issue de la compétition : « 247 est le code d’entrée de la porte de mon immeuble ». Mutaz Essa Barshim estime pouvoir un jour sauter 2,50 m. « Mais je dois y aller étape par étape, en étant prêt mentalement à m’attaquer à ces hauteurs », dit-il.
- En dehors de l’athlétisme, Mutaz Essa Barshim se passionne pour le basket-ball. Il aime aussi rester chez lui (il habite chez ses parents à Doha), en famille, à regarder des films ou des documentaires. Bohdan Bondarenko avoue raffoler de la pêche à la ligne. « Si je n’avais pas été sauteur, j’aurais aimé devenir pêcheur », explique-t-il.
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