Deux ans après la tenue de la dernière édition, le meeting Wanda Diamond League de Paris fait son grand retour ce samedi à Charléty. « La Fédération Française d’Athlétisme est fière de proposer à nouveau aux fans le meilleur de l’athlétisme, avec un plateau exceptionnel, souligne André Giraud, président de la FFA. Près de 30 athlètes médaillés aux Jeux olympiques de Tokyo nous font l’honneur de leur présence et vont pouvoir profiter de cet écrin pour notre sport, aux côtés de nos têtes d’affiche tricolores. Un grand merci aux équipes fédérales et aux nombreux bénévoles, qui travaillent d’arrache-pied depuis de longs mois pour proposer un événement unique, ainsi qu’à nos partenaires publics et privés pour leur précieux soutien. »
Pour de nombreux athlètes, la présence du public, absent dans les tribunes à Tokyo, est un bonheur autant qu’un soulagement. C’est le cas de Mélina Robert-Michon (Lyon Athlétisme), éliminée en qualifications au Japon et qui lancera samedi sous les yeux de son compagnon et de ses deux filles. « J’ai envie de voir ce que je suis capable de faire et de retrouver du plaisir en lançant. Demain, j’aimerais réaliser une performance à 62-63 m », a annoncé ce vendredi en conférence de presse la multimédaillée internationale, qui sera notamment opposée à la championne olympique, l’Américaine Valarie Allman, et à la Croate Sandra Perkovic.
Lavillenie et PML en quête de plaisir
Le plaisir, ce sera aussi le leitmotiv de Renaud Lavillenie (Clermont Athlétisme Auvergne), opposé entre autres au Suédois Armand Duplantis et aux Américains Chris Nilsen et Sam Kendricks. Toujours en délicatesse avec sa cheville et son talon, l’ex-recordman du monde a tout de même tenu à reprendre le fil de sa saison, après sa huitième place au courage aux Jeux. « Je ne voulais pas terminer ma saison avec le sentiment de Tokyo, explique le perchiste coaché par Philippe d’Encausse. C’est vraiment plaisant de revenir à Paris et d’être à la maison avec, on l’espère, beaucoup de monde pour nous soutenir. On a tendance à oublier à quel point c’est important. On a la chance de faire du sport à très haut niveau et d’être encouragé. »
Pascal Martinot-Lagarde a aussi hâte d’être poussé par les spectateurs. Perturbé pendant de longues semaines par des pépins physiques, le hurdler de l’ES Montgeron n’a commencé à retrouver ses meilleures sensations qu’à Tokyo, pour finalement terminer à une cinquième place admirable en 13’’16. Troisième jeudi soir à Lausanne avec un chrono de 13’’17 trop venté (+2,9m/s), il a soif de compétitions et aura droit à une bonne dose d’adrénaline ce samedi dans le 13e arrondissement de Paris, notamment face au vainqueur surprise au Japon, le Jamaïcain Hansle Parchment.
« Je connais la puissance de Paris, alors j’espère courir plus vite qu’hier, se projette l’élève de Benjamin Crouzet. Je n’ai jamais gagné ici. J’ai terminé deux fois deuxième. Ça m’a fait énormément plaisir de voir le stade de Lausanne plein. C’était génial de sortir de la chambre d’appel, d’entendre le public et de retrouver l’adrénaline perdue il y a longtemps. J’ai hâte de voir comment ce sera à Charléty demain, j’espère que ce sera bruyant. »
Lavillenie, Robert-Michon, Martinot-Lagarde : autant d’athlètes habitués à disputer la plus prestigieuse des compétitions sur le sol français depuis de longues saisons. Tout comme, pour n’en citer que quelques-uns, Jimmy Vicaut (100 m hors Diamond League), Aurel Manga (110 m haies), Valentin Lavillenie (perche) ou encore Benjamin Compaoré (triple saut).
Tual en piste, Zhoya et Konaté aux premières loges
Mais cette édition 2021 accueille aussi des « petits nouveaux ». A l’image de Gabriel Tual, septième du 800 m à Tokyo et qui, à 23 ans, a tout l’avenir devant lui. Le demi-fondeur de l’US Talence, quatrième d’une course très relevée à Lausanne hier, prendra part pour la première fois de sa carrière au meeting Wanda Diamond League de Paris. Son panache et sa fraicheur ont tout pour séduire le public hexagonal. Dans le même ordre d’idées, les prestations d’Ethan Cormont (ASA Maisons-Alfort), champion d’Europe espoirs, et de Laureen Maxwell (Athlé 91), deuxième meilleure performeuse française de tous les temps à la hauteur juniors, seront observées avec intérêt.
S’ils ne prendront pas part à la compétition, à l’exception de Maxwell, les juniors et espoirs médaillés lors des championnats d’Europe en juillet, puis lors des Mondiaux U20 en août, auront l’honneur, tout comme le double vice-champion olympique Kevin Mayer, d’être présentés au public en amont du meeting, Avec, à leur tête, Sasha Zhoya et Erwan Konaté, revenus en or sur 110 m haies et à la longueur de Nairobi (Kenya) en début de semaine. Pour cette nouvelle génération talentueuse, qui a déjà en tête les Jeux olympiques de Paris 2024 et Los Angeles 2028, l’expérience sera passionnante avant peut-être de fouler la piste pointes aux pieds dès l’an prochain.
« Nous avons tenu à convier cette nouvelle génération si prometteuse, explique André Giraud. Pour le public français attendu en nombre, et sevré de grands rendez-vous internationaux depuis début 2020 en raison de la situation sanitaire, applaudir ces nouveaux visages comme les grands champions sera un beau et grand moment. »