Elaine Thompson (100 m)
« A Lausanne, c’était la première fois de la saison que je courais dans le froid, donc je suis contente de mon temps. Cette longue saison a beaucoup exigé de mon corps. Je ne sais pas d’où me vient la force pour continuer à courir vite. Mais cela fait partie de mon job, je m’entraîne pour cela. Même si je suis fatiguée, j’espère pouvoir recharger les batteries pour demain. Je suis triste que Shelly-Ann ne soit pas là demain. C’est une grande travailleuse et une source d’inspiration. Elle me motive à continuer de courir vite aux prochains JO. J’aurai 32 ans en 2024. Cette année a été assez stressante avec l’échéance olympique. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre car j’ai bataillé avec les blessures en début de saison. Mais je suis plus mûre qu’en 2016 et je sais maintenant comment me battre sur la piste et gagner une médaille. Le record du monde n’était pas dans mes objectifs cette année. Il y a longtemps, j’aurais dit que ce n’était pas possible. Mais j’espère pouvoir le battre avant la fin de la saison. Sinon, j’essaierai de tout mettre en place pour y arriver la saison prochaine. Je peux encore améliorer mon départ, qui n’est pas excellent. »
Mondo Duplantis (perche)
« Hier à Lausanne, j’ai fait beaucoup d’erreurs, notamment au niveau tactique. Cela fait partie du jeu de ne pas gagner, il faut savoir perdre parfois. Mon père n’était pas là avec moi. Je me rends compte à quel point sa présence est importante, mais il faut aussi savoir régler les choses par soi-même. J’ai dû demander de l’aide à Renaud, et j’ai apprécié qu’il essaie. Il en sait autant sur ma manière de sauter que mon père! Après les Jeux, j’ai eu un petit coup de mou. Je n’ai pas fait grand-chose à l’entraînement, mais je commence à sentir de nouveau la motivation, surtout après la nuit dernière! C’est peu de dire que je peux de nouveau respirer. Les JO sont quelque chose de tellement important que j’avais presque plus l’impression que c’était une case à cocher plutôt que d’en profiter. Depuis l’âge de trois ans, je sens que je pouvais y arriver. Je suis content de l’avoir fait. »
Alysson Felix (400 m)
« Je veux simplement profiter de ces dernières courses après les J.O. Paris a toujours eu une place spéciale dans mon cœur. C’est toujours fun de courir ici. Après les Jeux, c’était incroyable de retrouver ma famille. J’ai été éloignée pendant si longtemps de ma fille. C’était super d’être simplement de nouveau ensemble. J’adore le fait que la plupart des vedettes de l’athlétisme mondial soient actuellement des femmes. Nous avons parcouru un long chemin pour y arriver. L’athlétisme est un sport pionnier ! Les athlètes féminines offrent un superbe spectacle. Femke Bol fait partie de ces stars. Je ne la connais pas personnellement, mais elle a un énorme talent. Je veux aussi encourager les athlètes comme Sydney McLaughlin (qui a partagé ses angoisses sur Instagram). Les gens oublient parfois la pression qui est sur nous. Nous devons soutenir les athlètes. Mes proches m’aident beaucoup pour surmonter les périodes difficiles. Si Cameryn (sa fille) pratique un sport, elle n’aura pas les mêmes barrières que j’ai eues en tant que femme, mais je veux en faire encore un peu plus pour la cause féminine. C’est très motivant d’avoir les championnats du monde (à Eugene, Etats-Unis) près de chez moi la saison prochaine. Je verrai dans les prochains mois comment je me sens. Et je suis très impatiente pour les Jeux de Los Angeles en 2028. J’ai été impliquée dans la candidature et je le serai probablement dans l’organisation. Étant une fille de LA, ça me tient à cœur ! »
Sam Kendricks (perche)
« Tokyo a vraiment été horrible pour moi. Je ne souhaite à personne de vivre cela, mais je suis fier de mes amis qui ont concouru et qu’un Américain soit sur le podium. Je sais aussi à quel point c’est difficile quand toute la pression est sur vos épaules. Félicitations à Mondo d’avoir gagné les Jeux, tout comme Renaud à Londres. Ils ont deux records du monde et deux titres olympiques, mais moi j’ai deux titres mondiaux ! Maintenant, je ne peux qu’aller plus haut. Je suis quelqu’un de très positif. Cela fait du bien d’avoir des compétitions pour se dégourdir les jambes. Je suis heureux de retrouver du public dans les tribunes. Je veux sauter devant des gens, et je suis super enthousiaste pour Paris 2024. J’ai bâti une grande partie de ma carrière en France ! »
Mariya Lasitskene (hauteur)
« Hier à Lausanne, c’était difficile. Je n’aime pas ce temps froid, mais j’ai quand même gagné. Mes sensations étaient bonnes. J’espère que la météo sera meilleure demain pour pouvoir sauter plus haut. Je suis prête pour la compétition. J’ai encore du mal à réaliser que je suis championne olympique. Quand j’ai gagné à Tokyo, toutes mes émotions sont ressorties. Je ne pouvais pas les contrôler. Cette saison à été très dure. J’étais angoissée d’être autorisée à concourir à Tokyo, ce qui n’était pas facile à obtenir. Je me suis aussi blessée fin mai, mais tout va bien maintenant. Quand je suis rentrée à Moscou, tout le monde était heureux. Beaucoup de gens m’ont dit qu’ils ont pleuré devant leur télé. Je suis très contente d’avoir pu partager ma victoire avec tant de personnes. Je ne pense pas encore aux prochains JO. Je veux encore profiter de Tokyo ! »
Hansle Parchment (110 m haies)
« Hier, j’arrivais trop vite sur les haies, peut-être à cause du fort vent. Je n’ai pas réussi à corriger cela assez vite, mais j’espère en être capable demain. Je sens que je peux encore vite ici à Paris. Hier à Lausanne, j’ai aussi vécu un incident de transport assez similaire à celui de Tokyo. Le bus est tombé en panne et s’est arrêté pendant 10 minutes. Comme il ne redémarrait pas, mon ami a appelé un Uber pour que j’arrive au stade. Il faut vraiment que je fasse attention aux bus maintenant ! (rires) En revenant chez moi après les Jeux, tout le monde était heureux de me voir. Omar McLeod et Usain Bolt ont dit que je méritais mon titre et que cela faisait longtemps qu’ils l’attendaient. Il y a eu beaucoup de festivités. Je suis content d’être rentré en Europe pour me concentrer sur l’entraînement. Je ne m’attendais pas à un tel retour après l’incident du bus à Tokyo. On dirait que ça a plus marqué les gens que ma médaille d’or. Certains oublient presque que je suis champion olympique ! Paris 2024 approche vite. Je me sens toujours jeune et je suis impatient d’y être. »
Femke Bol (400 m)
« A Tokyo, j’ai ressenti un peu de pression en voyant les garçons courir aussi vite. Et c’était dingue de voir les deux premières filles courir en finale. Pendant la course, je ne savais pas si ça allait vite ou pas. Je commence à réaliser que j’ai gagné une médaille de bronze olympique, mais ça va encore prendre un peu plus de temps. Je suis aussi très enthousiaste de courir contre Alysson Felix sur 400 m demain. Je l’ai toujours considérée comme un modèle. J’ai beaucoup couru cette saison, en salle et en plein air. Mais c’est toujours aussi excitant de courir, surtout en France. Mes progrès sur les haies m’ont beaucoup aidée sur le plat. Je ne prévois pas de courir les deux en championnat. Je veux me concentrer sur les haies et le relais. Cependant, j’aimerais vraiment courir en moins de 50 secondes sur 400 m. Je ne sais pas trop dans quelle forme je suis, mais je vais essayer. »
Renaud Lavillenie (perche)
« Je suis content de pouvoir sauter, même si je n’ai pas pu m’entraîner correctement depuis des semaines et des semaines... Je veux juste prendre du plaisir à être sur la piste et à sauter avec les gars. Il faut aussi que je m’entraîne et que je soigne ma cheville. Je ne voulais pas terminer ma saison avec le sentiment de Tokyo. C’est vraiment plaisant de revenir à Paris devant le public. On a tendance à oublier à quel point c’est important. On a la chance de faire du sport à très haut niveau et d’être encouragé. C’est plaisant, deux jours après Lausanne, d’être à la maison avec, on l’espère, beaucoup de monde pour nous soutenir. J’ai connu de très belles ambiances ces dernières années à Charlety. Il y a un très beau plateau de perche, on peut espérer une belle ambiance sur la piste et dans les tribunes. C’est un plaisir de revenir chaque année. C’est difficile de se projeter sur l’avenir. On a une certaine chance que les prochains Jeux olympiques puissent avoir lieu à Paris. En 2012 à Londres, j’ai pu mesurer l’engouement national que cela suscitait en Angleterre. Les années passent. Cette année, j’ai réussi de très belles choses et j’ai aussi connu des bas. Mais à Paris en 2024, l’objectif ne sera pas d’être spectateur mais acteur de la compétition. »
Pascal Martinot-Lagarde (110 m haies)
« Tokyo a été une déception sur le moment, mais avec le recul, cela m’a donné encore plus d’appétit pour Paris 2024. Les JO sont le seul championnat où je n’ai jamais gagné de médaille. Hier à Lausanne, je m’attendais à courir un tout petit peu moins vite, mais mes jambes ont bien répondu. Je connais la puissance de Paris, alors j’espère courir plus vite qu’hier. Je n’ai jamais gagné ici. J’ai terminé deux fois deuxième, donc j’espère gagner demain. Après les JO, j’étais fatigué. Je me suis reposé et je me suis lâché sur l’alimentation pendant une semaine. C’est seulement après La Chaux de Fond que j’ai repris un entraînement normal et une bonne hygiène de vie. Hier, ça m’a fait énormément plaisir de voir le stade de Lausanne plein. C’était génial de sortir de la chambre d’appel, d’entendre le public et de retrouver l’adrénaline perdue il y a longtemps. J’ai hâte de voir comment ce sera à Paris demain, j’espère que ce sera bruyant. Physiquement, je me bats avec une pubalgie et un ischio en vrac, mais j’apprends énormément de mes erreurs pour en éviter d’autres. J’ai toujours été excité par l’émulation positive des haies en France. La rivalité ne me fait pas peur, cela me fait me lever tôt le matin pour bosser encore plus ! Au même âge que Sasha Zhoya, je courais en 13’’37 sur les haies juniors. Il a mis un boulevard au record du monde juniors et à mon niveau de l’époque. C’est un monstre et j’attends de le voir sur les haies seniors. On a vraiment une pépite. »
Melina Robert-Michon (disque)
« J’ai coupé une semaine après les Jeux pour récupérer et passer du temps auprès de mes proches. J’ai ensuite repris l’entraînement pour bien finir la saison. Le Meeting de Paris est important pour moi. On va enfin retrouver le public, ça faisait longtemps, surtout en France ! J’ai envie de voir ce que je suis capable de faire et de retrouver du plaisir en lançant. Cette année a été très compliquée, il a fallu beaucoup s’adapter et s’organiser. Techniquement, il m’a manqué plusieurs stages au soleil, qui permettent vraiment de lancer avec de meilleures conditions. Nous n’avons pas non plus été gâtées par la météo jusqu’en juin-juillet. J’ai dû faire beaucoup de séances dans le filet. J’ai aussi manqué quelques compétitions. Du coup, à Tokyo, j’ai manqué de stabilité et de répétitions pour être hyper-sereine sur ma technique. Sur un événement comme les JO, il faut que tout soit en place. Demain, j’aimerais réaliser une performance à 62-63 m. Puis, je lancerai à Bruxelles le 1er septembre pour marquer des points et me qualifier pour la finale de Zürich. Ensuite, les JO de Paris 2024 me donnent envie de continuer au moins trois ans de plus. C’est exceptionnel de vivre un tel événement à domicile dans une carrière. Les Jeux ont vraiment guidé toute ma carrière. Voir mes proches dans les tribunes est important pour moi, cela m’a manqué à Tokyo. Mon âge n’est pas rédhibitoire, je veux montrer qu’il est possible de lancer longtemps avec une bonne préparation. »