L’édition 2023 du Meeting de Paris Wanda Diamond League avait été historique, avec deux records du monde (Faith Kipyegon sur 5000 m et Lamecha Girma sur 3000 m steeple) et une meilleure performance mondiale de tous les temps (Jakob Ingebrigtsen sur 2 miles) dans un stade à guichets fermés. Alors quoi de mieux que la présence de Mondo Duplantis pour que le stade Charléty reste le dimanche 7 juillet 2024 l’enceinte où l’on repousse les limites de l’athlétisme ? Le perchiste est la première star à rejoindre le plateau de la réunion organisée par la Fédération Française d’Athlétisme.
La présence du champion olympique et double champion du monde, lauréat du trophée World Athletics de l’athlète de l’année en 2020, 2022 et 2023, est à elle seule un événement. Car lors de chacune de ses apparitions en compétition, le Suédois a le potentiel pour s’attaquer au record du monde qu’il détient depuis 2020, lorsqu’il avait passé 6,17 m à Torun (Pologne), et qu’il fait progresser centimètre par centimètre, au fil d’une ascension irrésistible. La dernière fois, c’était le 20 avril dernier, lors du meeting de Xiamen Wanda Diamond League en Chine. Après une saison hivernale qu’il avait dominé sans atteindre ses standards habituels, Mondo Duplantis a réalisé une rentrée en plein air tonitruante en effaçant dès sa première tentative une barre à 6,24 m. Il a enchaîné, le 27 avril, avec une victoire à Suzhou (Chine) grâce à un saut à six mètres.
6,01 m en 2021 à Paris
Une barrière aussi symbolique que mythique, que l’athlète de 24 ans coaché par son père, Greg, réussit pourtant à franchir lors de chacune de ses sorties ou presque (déjà 49 fois !). Pour le plus grand bonheur des spectateurs, comme ceux massés dans les tribunes du stade Charléty le 28 août 2021. Ce jour-là, porté par une foule en délire, il s’était emparé du record du meeting avec un meilleur saut à 6,01 m, avant de s’attaquer sans succès à 6,19 m, soit un centimètre de plus que son record du monde de l’époque. Tout frais champion olympique à Tokyo, il était apparu en retrait et un peu émoussé mentalement deux jours plus tôt à Lausanne (4e avec 5,62 m), avant de reprendre son envol dans la capitale française. « C’était très important pour moi de repasser en mode ‘victoire’ tout de suite, avait-il soufflé au micro du speaker dans la foulée de ses 6,01 m. La différence avec Lausanne ? C’est vous, le public. »
Le dimanche 7 juillet, à moins d’un mois du début des épreuves d’athlétisme au Stade de France pour les Jeux olympiques et trois ans après sa dernière apparition à Charléty, Mondo Duplantis sera opposé aux meilleurs perchistes français, qui pourront compter sur le soutien de supporters en fusion dans une enceinte pleine à craquer. Mais nul doute que le Suédois aura aussi le droit à un accueil à la hauteur de son immense talent et de son sens du spectacle.
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