Trois titres olympiques, neuf sacres mondiaux, 20 médailles décrochées lors de grands championnats en plein air. Ne cherchez plus, c’est bien le plus beau palmarès de l’histoire du sprint féminin qui foulera la piste du stade Charléty, le samedi 18 juin, pour un 100 m de feu.
A 35 ans, Shelly-Ann Fraser-Pryce n’est pas rassasiée et va toujours très vite. Lors de sa course de rentrée, disputée en altitude à Nairobi (Kenya) le 7 mai, elle a été flashée en 10’’67. Le troisième chrono de sa carrière, à seulement sept centièmes de son record personnel. « Mommy Rocket », idole de la Jamaïque où une statue à son effigie trône aux abords du stade national de Kingston, continue à repousser ses limites. Au-delà de ses performances et de sa longévité, elle est devenue un exemple pour beaucoup d’athlètes en donnant naissance à son premier enfant en 2017, avant de réaliser dès l’année suivante un retour fracassant au plus haut niveau.
Troisième meilleure performeuse mondiale de tous les temps, onze centièmes derrière la recordwoman du monde Florence Griffith-Joyner et six derrière sa compatriote Elaine Thompson-Herah, Shelly-Ann Fraser-Pryce rêve de grimper encore un peu plus haut dans la hiérarchie mondiale. La piste bleue ultra-rapide du Stade Charléty, rénovée en 2019, lui en offrira une belle occasion.
Des Européennes sans complexes
La Jamaïcaine au gabarit de poche (1,52 m) et aux foulées électriques pourra compter sur une concurrence de très haut calibre pour la pousser dans ses retranchements. Avec, face à elle, deux Européennes de grand talent, Mujinga Kambundji et Dafne Schippers. La première a été sacrée en mars championne du monde en salle du 60 m, à la surprise quasi générale, dans le chrono stratosphérique de 6’’96. Médaillée de bronze sur 200 m lors des Mondiaux de Doha en 2019, la Suissesse, qui fêtera ses 30 ans la veille de la course, a le potentiel pour s’offrir un beau cadeau d’anniversaire en descendant sous les 10’’94, son record personnel.
Dafne Schippers est, elle, une valeur sûre du sprint mondial depuis près de 10 ans. Double championne du monde et vice-championne olympique sur le demi-tour de piste, la Hollandaise a aussi des arguments à faire valoir sur 100 m.
Ta Lou presque à la maison
L’opposition viendra de l’Europe mais aussi du continent africain, avec la venue d’un visage bien connu en France. Celui de Marie-Josée Ta Lou, licenciée jusqu’à l’an dernier au Stade Français Paris et qui pourra compter sur le soutien de la communauté ivoirienne, toujours présente en nombre dans la capitale pour l’encourager. Au pied du podium sur 100 m lors des Jeux de Tokyo l’an dernier, après avoir égalé le record d’Afrique en série en 10’’78, la sprinteuse de 33 ans n’a pas dit son dernier mot. Ce qu’elle compte bien prouver à Paris.