Un mois après le couronnement de Charles III, le Royaume-Uni enverra ses meilleurs ambassadeurs à Paris le 9 juin, pour tenter de faire flotter l’Union Jack sur la capitale française. Habitués à briller à Birmingham et Londres sur le circuit Diamond League, plusieurs stars britanniques traverseront la Manche pour se frotter au gratin continental et mondial. La première d’entre elles sera la championne d’Europe du 800 m en salle cet hiver, Keely Hodgkinson. Très attendue au stade Charléty, elle retrouvera notamment Rénelle Lamote, qui n’a plus perdu une course de 800 m sur le sol français depuis août 2019.
Révélation de la saison estivale 2021, Hodgkinson affiche déjà un palmarès plus que prometteur à l’âge de 21 ans : vice-championne olympique à Tokyo, vice-championne du monde à Eugene, à chaque fois derrière Athing Mu. Alors que l’Américaine n’a pas couru de l’hiver, et entretient le mystère quant à la possibilité d’une saison sur 400 m, Hodgkinson entend passer un nouveau cap et s’affirmer comme la nouvelle patronne du double tour de piste. Son record actuel, 1’55’’88, la place comme une candidate crédible au record du stade, établi par Caster Semenya en 2018, en 1’54’’25. Après avoir triomphé à Liévin cet hiver, elle fera ses débuts à Paris à cette occasion, et compte bien y imprimer sa patte.
Un duel entre Burgin et Wightman
Sur le 800 m masculin, deux sujets de Sa Majesté s’aligneront au départ. Le jeune Max Burgin, troisième meilleur performeur de l’année 2022, est annoncé comme la nouvelle terreur de la discipline, et l’héritier des Coe, Cram, Elliot and co. Son chrono de 1’43’’52 l’an passé avait fait naître de grands espoirs, mais le jeune homme avait dû renoncer aux championnats du monde à Eugene en raison d’une blessure au mollet. Il n’a plus couru depuis, et voudra relancer la machine en grande pompe lors du Meeting de Paris Wanda Diamond League.
Son aîné Jake Wightman avait créé une sacrée surprise aux Mondiaux dans l’Oregon, en devenant champion du monde du 1500 m au nez et à la barbe de Jakob Ingebrigtsen. Le natif de Nottingham est pourtant tout sauf l’homme d’un seul jour. Deuxième des championnats d’Europe sur 800 m le mois suivant à Munich, il compte également cinq victoires en Diamond League à son compteur. Et avec un record fixé à 1’43’’65, tous les scénarios de course peuvent lui convenir.
Asher-Smith et Bradshaw, gages de qualité
La délégation britannique ne comportera pas que des demi-fondeurs. Dina Asher-Smith, l’une des figures de l’athlé british, sera là pour faire admirer sa pointe de vitesse sur 200 m. Championne du monde sur la distance en 2019, elle est une valeur sûre du circuit mondial, puisqu’elle multiplie les médailles aux championnats du monde, d’Europe et du Commonwealth depuis 2016, sur 100 m, 200 m et 4x100 m. Forte d’un record en 21’’88, Asher-Smith a déjà couru 35 fois en moins de 22’’50, et 12 fois en moins de 22’’20. C’est l’assurance d’une course rapide pour ses adversaires, et d’un régal pour les yeux des spectateurs.
Présente sur le circuit depuis plus de dix ans, Holly Bradshaw connaît bien la France et son circuit de compétitions de perche, puisqu’elle y a réalisé deux des trois meilleurs sauts de sa carrière. En 2012, elle avait signé son arrivée sur la grande scène en portant le record de Grande-Bretagne à 4,87 m à Villeurbanne. Il y a deux ans, elle a remporté le Perche Elite Tour de Rouen avec 4,85 m. La médaillée de bronze des derniers Jeux olympiques de Tokyo sera donc parfaitement à l’aise sur le sautoir parisien, où la perche féminine fera son grand retour après quatre ans d’absence.
Enfin, l’Ecossaise Eilish McColgan, qui a dû renoncer au marathon de Londres dimanche dernier, sera bien au départ du 5000 m, sur une distance où elle était montée sur le podium lors des deux derniers championnats d’Europe (2e en 2018, 3e en 2022).