En décrochant à Tokyo au début du mois d’août le bronze sur 400 m puis l’or avec le 4x400 m, Allyson Felix est devenue l’athlète féminine la plus titrée de l’histoire des Jeux olympiques, avec onze podiums dont sept victoires. Hommes et femmes confondus, le fondeur finlandais Paavo Nurmi, avec ses douze médailles, est le dernier à résister à l’Américaine de 35 ans, par ailleurs douze fois championne du monde.
Autant de chiffres qui, pourtant, ne suffisent pas à définir l’aura exceptionnelle de l’athlète entraînée par Bob Kersee à Los Angeles, dont la foulée, tout en relâchement et amplitude, est considérée comme une des plus belles du circuit. Allyson Felix est devenue une source d’inspiration pour de nombreuses femmes par ses engagements. Mère d’une petite Camryn depuis novembre 2018, elle s’est battue pour que la maternité des sportives de haut niveau ne soit plus pénalisée par les sponsors et, au contraire, soit reconnue et valorisée par ces derniers.
La présence dans la capitale de « Chicken legs », son surnom, pour la première fois depuis sept ans, fait donc figure d’événement. Chronométrée cette saison en 49’’46, soit seulement deux dixièmes de plus que son record personnel, elle aura fort à faire face à la Dominicaine Marileidy Paulino (49’’20), en argent à Tokyo sur le tour de piste, et à la Jamaïcaine Stephenie McPherson (49’’34). La sociétaire du SCO Angers Athlé Amandine Brossier, demi-finaliste aux Jeux, sera aussi à suivre.
Fraser-Pryce retrouve ses compatriotes
Avec la présence de Shelly-Ann Fraser-Pryce sur la ligne droite, c’est une autre grande figure de l’athlétisme féminin que le meeting Wanda Diamond League de Paris a l’honneur d’accueillir. D’un an la cadette d’Allyson Felix, la native de Kingston a prouvé, elle aussi, qu’il est possible de rester très performante en sprint après avoir donné naissance à un enfant – Zyon en 2017 – et à près de 35 ans. A Tokyo, « Mommy rocket » est montée sur la deuxième marche du podium du 100 m, uniquement devancée par sa compatriote Elaine Thompson-Herah, qu’elle retrouve à Paris, avant de décrocher l’or avec le 4x100 m. Soit ses huitième et neuvième médailles aux Jeux olympiques ! Elle a, par ailleurs, abaissé son record personnel à 10’’63 cette saison.
Si l’on ajoute Shericka Jackson, qui a complété le triplé jamaïcain au Japon, ainsi que, côté Européennes, les Suissesses Ajla Del Ponte et Mujinga Kambundji et les Britanniques Dina Asher-Smith et Daryll Neita, ce 100 m féminin a des allures de finale olympique, exception faite des Américaines. Un contexte qui pourrait s’avérer porteur pour la sprinteuse du CA Montreuil 93 Orlann Ombissa-Dzangue, attendue au départ.