A vingt-quatre heures de la dernière étape de l' IAAF Diamond League avant les finales de Zurich et Bruxelles, et à un mois des Mondiaux de Doha, la tension monte et la forme des athlètes s’affine. Même si la plupart des têtes d’affiche interrogées se sont refusé à tout pronostic quant à leur performance à venir au stade Charléty, toutes ont affiché leur hâte d’en découdre samedi soir.
« La piste est toute neuve, et c’est un certain honneur pour nous de la baptiser. C’est le même modèle que celle qui a servi aux Jeux olympiques de Pékin, donc elle doit permettre d’aller vite », fait remarquer le hurdler français Pascal Martinot-Lagarde, dans une allusion à peine voilée aux records du monde établis par Usain Bolt en 2008.
« Je me suis levé tôt pour aller marcher un peu sur la piste vendredi matin, explique Karsten Warholm. Elle est rebondissante et rapide comme j’aime. Je ne veux pas m’engager à titre personnel, mais je pense qu’il y aura de belles surprises samedi », complète le Norvégien, engagé sur 400 m haies.
Une affiche de rêve
En plus d’une piste toute neuve, les athlètes pourront compter sur une très forte densité dans la quasi-totalité des épreuves de la compétition. Ainsi, les triple sauteurs américains Will Claye et Christian Taylor, potes de longue date, se sont réjouis de pouvoir se pousser l’un l’autre vers les sommets. « J’ai gagné à Paris la dernière fois mais ça s’est vraiment joué à quelques centimètres, s’est rappelé le double champion olympique. C’est un vrai bonheur à chaque fois. On va aller chercher les 18 m. Cet état d’esprit, c’est ce dont le triple saut a besoin pour être à la fois encore plus performant et plus spectaculaire. »
Et quand le spectacle est là, la performance n’est jamais loin, comme le résume le meilleur performeur mondial de l’année sur 110 m haies, l’Américain Grant Holloway. « Je crois que tous les mecs sur la ligne de départ peuvent l’emporter et courir sous les 13’’. Quand on a un plateau de cette qualité, la clé est de se concentrer sur l’exécution de ce que l’on sait faire, et c’est celui qui sera le plus propre qui franchira en premier la ligne d’arrivée. »
Le public aura un rôle à jouer
Présente pour la première fois en France, la triple sauteuse vénézuélienne Yulimar Rojas attend beaucoup du public parisien, qui devrait dépasser les 16 000 spectateurs au plus fort de la fête. « Je suis très heureuse de faire mes débuts ici, c’est une superbe ville. Depuis les Jeux panaméricains où j’ai sauté à 15,11 m, mon objectif est de faire mieux à chaque essai. J’ai la même envie qu’à Lima, surtout qu’il y aura un bon public et un bon stade. »
Bien plus expérimenté, le perchiste américain Sam Kendricks ne boude pas non plus son plaisir de concourir à Paris. « C’est mon dixième concours ici en comptant la salle et le plein air, et je suis toujours très bien reçu. Donc je viens à chaque fois que je suis invité ! En plus, il se passe toujours quelque chose de grand, je pourrais écrire un livre sur tout ce qui m’est arrivé ici. Nous les garçons, nous ne sommes pas en Diamond League, donc nous allons essayer de chauffer l’ambiance pour le concours des filles, qui sera le moment fort de la soirée. » Les amateurs des autres disciplines ont le droit de ne pas être d’accord avec le champion du monde en titre, mais au vu du plateau, une chose est sûre : tous les fans d’athlétisme devraient prendre leur pied samedi soir au stade Charléty.