Heureusement que les médaillés d’or de l’olympiade ne voyagent pas avec leurs récompenses. Car avec cinq champions olympiques, six champions du monde, et douze champions d’Europe en titre en partance pour Paris, la note des suppléments bagages à l’aéroport aurait de quoi faire peur. A commencer par celle de Faith Kipyegon, qui déploiera à nouveau sa sublime foulée sur le tartan de la Ville Lumière. Double championne olympique et quadruple championne du monde, la Kényane avait marqué de son empreinte l’édition historique du Meeting de Paris Wanda Diamond League 2023, en faisant tomber le record du monde du 5000 m en 14’05’’20. Mais c’est sur 1500 m qu’on la retrouvera cette année dans la capitale, une distance dont elle détient, là aussi, le meilleur chrono de tous les temps en 3’49’’11. Après ses 3’53’’98 en altitude lors des Trials kényans, elle aura l’occasion d’affiner sa forme à Paris, sur la route des Jeux olympiques.
Les quatre autres champions olympiques de Tokyo dont la présence est d’ores et déjà confirmée, en attendant l’arrivée imminente d’autres prestigieux noms, sont le recordman du monde du saut à la perche, le Suédois Mondo Duplantis (6,24 m), qui a les honneurs de l’affiche du meeting, la sauteuse en longueur allemande Malaika Mihambo, qui est allé chercher le titre continental à Rome avec un bond somptueux à 7,22 m, l’élégante discobole américaine Valarie Allman, qui a survolé les qualifications des redoutables Trials avec un jet à 70,89 m, et enfin le Polonais Wojciech Nowicki, homme de grands championnats comme en témoigne sa victoire au marteau en juin lors des Europe de Rome.
Un duel royal à la longueur
Les rois et reines des Mondiaux de Budapest auront aussi la part belle à Charléty. Kipyegon et Duplantis en font bien sûr partie avec, à leurs côtés, quatre athlètes dont l’une défiera la championne olympique en titre : la Serbe Ivana Vuleta (ex-Spanovic) à la longueur, dont on attend avec impatience la rentrée estivale. A suivre également, parmi les sacrés en Hongrie : l’Ukrainienne Yaroslava Mahuchikh à la hauteur, meilleure performeuse mondiale de l’année avec 2,04 m, la Bahreïni Winfred Yavi sur 3000 m steeple, qui retrouvera sur sa route la recordwoman du monde Beatrice Chepkoech, et la Dominicaine Marileidy Paulino sur 400 m, dont la discrétion a tendance à faire oublier les stratosphériques 48’’76 à Budapest.
Enfin, douze tout frais champions d’Europe de Rome seront en piste dans l’écrin parisien. Les Français Alice Finot (3000 m steeple) et Gabriel Tual (800 m), qui pourront se tester face au gratin mondial, les déjà cités Malaika Mihambo (longueur), Mondo Duplantis (perche), Yaroslava Mahuchikh (hauteur) et Wojciech Nowicki (marteau), mais aussi le Suisse Timothé Mumenthaler (200 m), la Polonaise Natalia Kaczmarek (400 m), l’Irlandaise Ciara Mageean (1500 m), la Croate Sandra Elkasevic (ex-Perkovic, au disque), l’Italien Lorenzo Ndele Simonelli (110 m haies) et le Tchèque Jakub Vadlejch (javelot).
dos Santos en guest-star
Et s’il n’est ni champion olympique, ni champion du monde en titre, comment ne pas citer, en conclusion, la venue d’Alison dos Santos. En or aux Mondiaux de Eugene en 2022, dans une des épreuves les plus spectaculaires de l’athlétisme actuellement, le Brésilien plane sur les haies basses depuis le début de l’été, avec des victoires de prestige et un chrono de référence en 46’’63. Alors pourquoi ne pas l’imaginer faire trembler le record du monde (45’’94) du Norvégien Karsten Warholm à Paris ? La déflagration, à moins d’un mois du rendez-vous olympique, serait capitale.