Défi n°1 : Lavillenie pour la passe de sept
Renaud Lavillenie est à la maison au Stade de France. Il concourt pour une septième victoire consécutive au MEETING AREVA. Paradoxalement, le champion olympique a souvent eu du mal à trouver ses marques dans l’enceinte dionysienne. « C’est un grand stade et il y a toujours un peu de vent tournant qui vient se mêler à la fête », explique-t-il. L’édition 2015 ne devrait pas déroger à la règle, puisqu’un vent venu du nord devrait se lever samedi soir, dans des proportions cependant raisonnables. La concurrence reprend un peu du poil de la bête cette année à la perche. La preuve, le Brésilien Thiago Braz et l’Allemand Raphael Holzdeppe ont franchi il y a quelques jours une barre à 5,92 m lors d’un concours de rue organisé à Bakou (Azerbaïdjan), en marge des Jeux européens. Ce dernier se sent en grande forme. Il a d’ailleurs demandé aux organisateurs un passage par 6,02 m, soit un centimètre de plus que le record d’Allemagne. Mais le champion du monde n’a pas été exaucé dans ses vœux. Priorité, en effet, a été donné à Renaud Lavillenie, avec de potentielles tentatives à 6,01 m et 6,06 m. Soit le record du meeting et la meilleure performance mondiale de l’année. « La plupart des personnes qui me suivent sont à Paris. Si j’ai la possibilité de leur offrir un saut à six mètres, je ne m’en priverai pas », promet le Français. Qui sera accompagné dans le concours par deux de ses compatriotes, son frère Valentin et Kevin Menaldo.
Défi n°2 : PLM pour poursuivre sa belle histoire avec Paris
C'est avec un manchon sur lequel était écrit "Paris est magique" que Pascal Martinot-Lagarde s'est présenté en conférence de presse, vendredi. Il faut dire que le hurdler a battu son record personnel dans la capitale lors de ses deux participations : en 2013 en 13''12, puis en 2014 en 13''05. Si le Jamaïcain Omar Mc Leod, meilleur performeur mondial de l'année, ne sera pas à Paris (il n’a pas encore de passeport mais tout devrait rentrer dans l’ordre pour les Mondiaux de Pékin !), PML pourra compter sur une opposition de belle facture pour aller titiller son meilleur chrono (12''95), avec les présences, entres autres, de David Oliver, Aries Merritt et de son poil à gratter préféré, le Russe Sergey Shubenkov. Particularité de l’épreuve : trois autres Français seront au départ, preuve de la densité exceptionnelle de la spécialité en France. Dimitri Bascou, Wilhem Belocian et Garfield Darien auront en effet tous une belle carte à jouer. Cerise sur le gâteau, trois autres Tricolores prendront part à la course B, très relevée elle aussi : Thomas Martinot-Lagarde, Simon Krauss et Bano Traoré.
Défi n°3 : Vicaut pour jouer la gagne
Ce n’est pas un hasard si, jeudi, lors de la conférence de presse organisée à l’Hôtel de Ville, Laurent Boquillet, le directeur sportif du MEETING AREVA, a cité Jimmy Vicaut au rang des favoris du 100 m, aux côtés du Jamaïcain Asafa Powell et de l’Américain Mickael Rodgers. Un pronostic qui n’aurait rien eu d’absurde même en présence d’Usain Bolt, finalement forfait suite à un pépin physique et qui court encore après sa meilleure forme. Car tous les voyants sont au vert pour le sprinter de l’INSEP, qui a déjà couru en 9’’98 cette saison. Même s'il ressent « encore une douleur au genou apparue lors du meeting de Birmingham », Jimmy Vicaut a pu reprendre très vite le chemin de l’entraînement. « Les chronos et la forme sont là, confie-t-il. Je verrai demain où j'en suis vraiment. Terminer dans les trois premiers, ce serait déjà pas mal. Je vais essayer de suivre le wagon et de créer, pourquoi pas, une surprise. » Suite au forfait de ce dernier pour blessure, un autre Français sera dans les starting-blocks, en la personne d’Emmanuel Biron.
Défi n°4 : Gomis pour confirmer en meeting
Brillant aux championnats d’Europe par équipes, avec un record personnel porté à 8,26 m, Kafétien Gomis se bonifie comme le bon vin avec les années. A Cheboksary (Russie), le sauteur en longueur nordiste a, comme d’habitude, attendu le dernier essai pour claquer sa performance de pointe. Impressionnant avec le maillot tricolore, il a toujours eu du mal, en revanche, à faire preuve de constance en meetings. Peut-être parce que la motivation est moindre lorsqu’il n’y a pas de médaille en jeu. Kaf’ tient une belle occasion d’inverser la tendance au Stade de France. Une piste sur laquelle il devrait pouvoir se sublimer, porté par le public. Ses principaux adversaires ? Le Russe Aleksandr Menkov et l’Américain Michael Harfield, qui ont tous les deux sauté seulement un centimètre plus loin que lui cette saison. A suivre également : Salim Sdiri, un autre ancien qu’il ne faut pas enterrer trop vite.
Défi n°5 : Kowal pour prendre la suite de Mekhissi
Le champion d’Europe du 3000 m steeple a la lourde tâche de prendre la relève de Mahiedine Mekhissi, brillant à de nombreuses reprises sur l’anneau du Stade de France. Comme le recordman de France de la spécialité, le Périgourdin devra faire face à une armada kenyane très conséquente, emmenée par Jairus Kipchoge Birech, Ezekiel Kemboi et Conseslus Kipruto. L’Américain Evan Jager aura aussi des arguments à faire valoir. Dans ce contexte très relevé, Yoann Kowal va tenter de s’accrocher le plus longtemps possible au groupe de tête. Auteur d’un bon 3000 m steeple de rentrée en 8’18’’38, il a été plus en difficulté lors de ses dernières sorties. A Paris Saint-Denis, il tient une belle occasion de se relancer.
Défi n°6 : Les milers pour faire un pas vers Pékin
3’34’’50. C’est le niveau de performance à réaliser sur 1500 m pour espérer participer aux championnats du monde en août. Et c’est bien sûr l’objectif des deux Français engagés au Stade de France, Morhad Amdouni et Samir Dahmani. Pas épargnés par les blessures depuis plusieurs saisons, les deux milers peuvent enfin s’exprimer cette année. Le premier s’est imposé à Montreuil sur 1500 m et a fait montre de sa belle pointe de vitesse lors du 5000 m des championnats d’Europe par équipes, où il l’a emporté. Le second a largement couru sous les 3’40 lors du meeting de Marseille (3’36’’53), mais sa performance n’a pas été homologuée à la suite d’une erreur de distance (ndlr : les concurrents ont couru 1493 mètres, à la suite d’une confusion au niveau de la ligne de départ). Pour courir en moins de 3’34’’50, Amdouni et Dahmani devront tenir le plus longtemps possible en queue de peloton, dans une course qui pourrait se gagner largement sous les 3’30. Taoufik Makhloufi a en effet demandé aux lièvres de partir sur les bases du record d’Algérie, détenu par Noureddine Morceli en 3’27’’37.
Et aussi
D’autres Français seront en piste samedi soir. Les lanceurs Jessica Cérival (poids), Lolassonn Djouhan (disque) et Mathilde Andraud (javelot) n’auront rien à perdre dans leur lancer respectif, face à une opposition digne de finales mondiales. Test très intéressant pour les valeurs montantes Aurélie Chaboudez (400 m haies) et Jeanine Assani Issouf (triple saut), qui participent à leur premier meeting de la Diamond League. Marion Lotout et Vanessa Boslak à la perche, ainsi que Mickael Hanany à la hauteur, plus habitués à ces joutes à haute altitude, vont aussi pouvoir s’étalonner face au gratin international.