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Paris

L’éclair Stark

Grace Stark a remporté le 100 m haies du meeting de Paris en signant le cinquième chrono de l’histoire sur la distance à Paris vendredi soir. Le local Azeddine Habz sur 1500 m, la steepleuse Faith Cherotich et la spécialiste du 400 m Marileidy Paulino ont également triomphé après de belles batailles dans la capitale française.

Pour briller, il est souvent mieux d’être plusieurs, au moins deux. L’étape parisienne de la Wanda Diamond League l’a encore prouvé ce vendredi soir au stade Charléty, où plus de 19 000 spectateurs ont pu admirer de féroces affrontements dans tous les coins du stade. L’Américaine Grace Stark a signé la plus grande performance de la soirée en remportant le 100 m haies en 12’’21 (+0,7), nouveau record du meeting. Au coude à coude avec la recordwoman du monde Tobi Amusan, elle a finalement devancé la Nigériane de trois petits centièmes pour signer sa troisième victoire de la saison en Diamond League après Keqiao en avril et Stockholm dimanche dernier.

« Je voulais tellement passer sous les 12’’30 ! Je suis ravie d’avoir réussi cette fois, avec mon coach et mon préparateur physique qui étaient là », clamait la cinquième des derniers Jeux olympiques, confiant avoir « adoré le stade et toute cette foule » dans les tribunes. La version masculine des haies hautes a vu la victoire sur le fil de Trey Cunningham, qui a coiffé tout le monde pour l’emporter en 13’’00, égalant ainsi son record.

Un scénario similaire a donné lieu à un 400 m féminin de très haut vol, conclu par la victoire de la championne du monde Marileidy Paulino en 48’’81 (record du meeting), après avoir remonté un retard d’une dizaine de mètres sur Salwa Eid Naser, créditée de 48’’85. Les cinquante derniers mètres des deux athlètes, épaule contre épaule ou presque, en a fait lever plus d’un de son siège. De la même façon, le 3000 m steeple a couronné la Kényane Faith Cherotich, qui a filé le train de la favorite Peruth Chemutai avant de placer une attaque foudroyante à l’approche de la dernière barrière, pour s’offrir la meilleure performance mondiale de la saison, en 8’53’’37, et un grand bol de confiance en prime.

Habz fait lever ses fans

Le public parisien a eu d’autres occasions de se manifester, et ne s’est pas privé pour pousser Azeddine Habz, auteur d’une chevauchée fantastique sur le 1500 m, qui ne comptait pas pour la Diamond League. Dans une course taillée pour lui, le Francilien a fait tomber le record de France de Mehdi Baala, vieux de 22 ans, en coupant la ligne le premier en 3’27’’49. « C’est vraiment un rêve qui se réalise, à la maison, à cinq kilomètres du lieu où je m’entraîne toute l’année », soufflait-il. La course féminine, placée en baisser de rideau, s’est offerte à la Kényane Nelly Chepchirchir, épatante de puissance dans les cent derniers mètres, en 3’57’’02.

Sur la distance supérieure, l’Ethiopien Yomif Kejelcha s’est courageusement attaqué, en solo ou presque, au record du monde de Joshua Cheptegei. En avance sur les diodes lumineuses de la wavelight pendant près de quatre kilomètres, il a finalement buté sur les derniers hectomètres, ressentant « un grand coup de fatigue dans les derniers tours », cinq jours seulement après avoir déjà couru à Stockholm. Il a tout de même réussi à sécuriser la victoire en 12’47’’84. L’Espagnol Mohamed Attaoui, lui, ne manquait pas de fraicheur et a fait parler sa vitesse pour déborder Bryce Hoppel et Josh Hoey lorsque la porte s’est ouverte devant lui, comme par magie, à cinquante mètres de l’arrivée d’un 800 m particulièrement dense, conquis en 1’42’’73.

Pour sa dernière course en Europe avant de regagner les Etats-Unis, Rai Benjamin a engrangé une nouvelle victoire sur 400 m haies et un nouveau chrono sous les 47’’, en 46’’93 (record du meeting). Il a pu s’appuyer sur le départ canon d’Abderrahman Samba, deuxième en 47’’09 et de retour à son meilleur niveau, pour trouver le bon rythme et dérouler son élégante foulée. Enfin, le concours de javelot a été dominé par l’Indien Neeraj Chopra, auteur d’un très bon début de concours avec 88,16 m, qui regrettait toutefois d’avoir manqué de contrôle pour maitriser « un élan vraiment rapide » qui lui aurait sans doute permis d’aller encore plus loin. Valarie Allman a surmonté un début de concours « à côté de [son) rythme habituel » dans la cage de disque et a retrouvé ses esprits lors de son ultime tentative, gagnante avec 67,56 m. Enfin, Nicola Olyslagers a de nouveau franchi 2m, comme à Stockholm, pour remporter le saut en hauteur devant l’héroïne de 2024 Yaroslava Mahuchikh (1,97 m).